mardi 20 décembre 2011

Un Rêve Chimérique





Poème sur l'immigration clandestine au Maroc

                                                      Terre d'Eden nous hèle,
                                                 Terre d'ailleurs nous appelle,
 On dirait l'allégorie d’un espoir inviolable,
 Qui fertilise nos envies les plus inébranlables,


Depuis la crête de Tanger-La Trahison,
De la promesse d’un avenir rose nous rêvassons,
Couchés sur l’herbe humide du mois de Décembre,
Le froid glacial nous estropiait presque les membres,

Dans une chaloupe, nous nous y enfourchâmes,
Empestant la misère et la souillure des âmes,
Le moteur vrombissait, sonnant le tocsin de l’agonie,
Sous la pesée d’un ciel morne regorgeant de calomnies


La lune semblait dire non à un vice fétide,
Comme un oracle aurait dit non à un dessein si perfide,
Terre-Mère dis à ma mère que la mer au clair,
De la lune, les vagues enveniment et sont funéraires,

Je ne fis plus corps avec la foule et me laissa choir à une mer,
Qui quémandait de quoi se nourrir et quoi faire,
J’offris mon corps à la mer, comme une offrande pour un pêché,
Offense aux résistants de l’indépendance qui avaient juché,
Terre-mère sur les principes de la vertu,
Terre-mère quand elle le sut, se tut,

Progéniture fraiche avortée,
Dans une mer qui se nourrissait de calamités,
Plus tard, j’allais à la rencontre des âmes perdues comme la mienne dont la mer se vantait,
Ames placides et mièvres qui me hantaient,

Dans une mer profonde et sans retour, nous formâmes,
Un essaim d’âmes bourdonnantes et allâmes,
En s’agenouillant au chevet de nos corps,
Pleurer toutes les chaudes larmes par tous les pores,

Plus tard, dans un univers parallèle,
J’ai su que la foule  qui eut courage et zèle,
Et qui arriva à terre d’Eden sans ailes,
A été broyée par l’ogre dont l’estomac ne cessait guère,
De laisser choir l’excrément d’une ère,

Plus tard, nous, essaim d’âmes, voulûmes affronter l’ogre,
L’ogre gargantuesque qui broie et se goinfre,
Et qui n’est pas sans savoir de nos blessures,
Nous renvoya à une situation de non-retour,

Nous errions aveuglément jusqu’à rencontrer les âmes,
Des stoïques de l’indépendance de Terre-Mère dont nous craignions la genèse d’un blâme,
Scrutant notre essaim, ils ne voulurent guère,
Faire corps avec nous, et comme dans une guerre,
Volcaniques, ils fustigèrent, fulminèrent, et pestèrent,

Nous nous sentions isolés du monde, un monde obscur et caché
Vivons heureux vivons cachés,

Adieu Terre d’Eden
Adieu Terre-Mère
Adieu Mère


Par : Achraf Benjelloun



19 commentaires:

  1. Obscur et caché jusqu'à nouvel ordre .. bn courage l'amitié , keep on the good work

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  2. Outstanding Job !!!
    je pense que l'on assiste en avant première (si toutefois les paroles sont les tiennent ;) ) a l’avènement d'un jeune prodige qui sait bien manipuler la langue et les mots !... Un conseil, Le sujet que tu traite concerne une certaine catégorie dont on est fière , il serait dans l'avenir très judicuex et pertinent de vulgariser et simplifier les termes choisis afin que le ciblage puisse bien se faire et que le message puissent être saisi sans avoir recours a un dictionnaire! ...Voila; ceci dit ne serait qu'un Tant Soit Peu tu as pu en espace de quelques secondes de lecture me conquérir ...JE ME DÉCLARE OFFICIELLEMENT COMME FAN :)
    Bonne Continuation .

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  3. Merci bien Massano ! Oui les paroles sont les miennes ! Pour la vulgarisation des mots, j'ai des projets de poèmes en cours, et j'essaierai de tenir compte de tes remarques qui ont été très pertinentes et intéressantes !
    Merci encore une fois.

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  4. Magnifique travail, j'admire ton amour pour la littérature. Très peu partagent ceci à mon avis. Je t'encourage mon cher.
    Nesrine.

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  5. Subjuguée, je succombe au charme de tes mots .. Je te félicite pour cet excellent travail Achraf .. Signé le Séraphin ;)

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  6. Rien a dire! juste magnifique!
    bon encouragement pour la suite ;)

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  7. Comment décrire le sentiment au moment de te lire! je dirais bien que c'est un sentiment d'ignorance puis on se retrouve charmés par le sens caché et mystérieux des phrases! MERCI

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  8. Très touchant mon ami, tu as choisi un sujet très important pour le Maroc et le choix des mots est encore plus approprié, on a tous déjà vu dans les rues des clandestins demander l'aumône croyant en venant ici trouver les portes de l'eldorado dont ils rêvaient mais malheureusement pour plusieurs d'entre eux c'est la morgue qui les attend.. Merci pour la symphonie des mots qui se marient à merveille ! j'espère qu'on pourra lire d'autre de tes chefs-d'oeuvre. Au plaisir !.

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  9. Merci bien Hamza ! ça fait plaisir de voir des lecteurs si sensibles à la poésie et Dieu sait combien ils sont peu, et surtout au Maroc. Merci de raviver la flamme...
    J'ai un projet de constitution d'un recueil de poèmes traitant de tous les maux qui rongent notre pays, mais aussi la féérie qui s'en dégage. C'est ma façon d'aimer mon pays comme d'autres le font a leur propre façon.
    Merci encore une fois Hamza, merci de ta fidélité:)

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  10. Un article que j'ai bien apprecié très bien rédigé,tu sais très bien que c'est devenus rares de trouver des personnes comme vous, affirmés et sensibles, possédant un tel esprit charmeux et mysérieux je vous adore sans assez bien vous connaire :D Merci!

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  11. tres émouvant en effet belle plume cher ami,sujet bien choisi et bien traité

    fari OKEt

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  12. Très bien écrit, je suis admirative de ton style surtout sur un sujet qui touche autant notre pays ! keep up the good work <3

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  13. Bravo fiston ! Je salue ton inspiration et te félicite pour le fruit de tes efforts ! Puisse ton message parvenir à la plus large audience...

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  14. Pas mal a weld derbna! Ca fait plaisir tout ça :)

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  15. l'amertume de l'immigration clandestine ne m'empeche pas de toucher et de sentir la beaute de ce poeme dont les mots soigneusement choisis me promettent l'arrivée d'un poete qui merite bien plus qu'un simple encouragement !
    quel bonheur de decouvrir que ce poete en herbe n'est autre qu'un grand ami H.b ;)

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