dimanche 25 décembre 2011
mardi 20 décembre 2011
Un Rêve Chimérique
Poème sur l'immigration clandestine au Maroc
Terre d'Eden nous hèle,
Terre d'ailleurs nous appelle,
On dirait l'allégorie d’un espoir
inviolable,
Qui fertilise nos envies les plus
inébranlables,
Terre d'ailleurs nous appelle,
Depuis la crête
de Tanger-La Trahison,
De la promesse
d’un avenir rose nous rêvassons,
Couchés sur l’herbe
humide du mois de Décembre,
Le froid glacial
nous estropiait presque les membres,
Dans une
chaloupe, nous nous y enfourchâmes,
Empestant la
misère et la souillure des âmes,
Le moteur
vrombissait, sonnant le tocsin de l’agonie,
Sous la pesée
d’un ciel morne regorgeant de calomnies
La lune
semblait dire non à un vice fétide,
Comme un oracle
aurait dit non à un dessein si perfide,
Terre-Mère dis
à ma mère que la mer au clair,
De la lune, les
vagues enveniment et sont funéraires,
Je ne fis plus
corps avec la foule et me laissa choir à une mer,
Qui quémandait
de quoi se nourrir et quoi faire,
J’offris mon
corps à la mer, comme une offrande pour un pêché,
Offense aux
résistants de l’indépendance qui avaient juché,
Terre-mère sur
les principes de la vertu,
Terre-mère
quand elle le sut, se tut,
Progéniture
fraiche avortée,
Dans une mer
qui se nourrissait de calamités,
Plus tard, j’allais
à la rencontre des âmes perdues comme la mienne dont la mer se vantait,
Ames placides
et mièvres qui me hantaient,
Dans une mer
profonde et sans retour, nous formâmes,
Un essaim
d’âmes bourdonnantes et allâmes,
En
s’agenouillant au chevet de nos corps,
Pleurer toutes
les chaudes larmes par tous les pores,
Plus tard, dans
un univers parallèle,
J’ai su que la
foule qui eut courage et zèle,
Et qui arriva à
terre d’Eden sans ailes,
A été broyée
par l’ogre dont l’estomac ne cessait guère,
De laisser
choir l’excrément d’une ère,
Plus tard,
nous, essaim d’âmes, voulûmes affronter l’ogre,
L’ogre
gargantuesque qui broie et se goinfre,
Et qui n’est
pas sans savoir de nos blessures,
Nous renvoya à
une situation de non-retour,
Nous errions
aveuglément jusqu’à rencontrer les âmes,
Des stoïques de
l’indépendance de Terre-Mère dont nous craignions la genèse d’un blâme,
Scrutant notre
essaim, ils ne voulurent guère,
Faire corps
avec nous, et comme dans une guerre,
Volcaniques,
ils fustigèrent, fulminèrent, et pestèrent,
Nous nous sentions
isolés du monde, un monde obscur et caché
Vivons heureux
vivons cachés,
Adieu Terre d’Eden
Adieu Terre-Mère
Adieu Mère
Par :
Achraf Benjelloun
lundi 19 décembre 2011
Apitoiement
Mon cerveau, je n'y vois que pénombre,
Vestiges, embrumes, décombres... J'en dénombre !
Comme sous une lumière tamisée,
Ma vision n'est que martyrisée,
L'ombre d'un espoir, j'y aspire,
Désespoir, rancœur s'y inspirent,
O subconscient, manifeste toi, éclaire moi !
L'avocat du diable m'avait tenu en émoi,
Que diable était-ce l'âge des mûrs ?
Réponses et illuminations se turent,
Fomentai-je donc, une fougue ardente,
Morphée m'avait d'ores et déjà offert ses mains brûlantes,
M'étais-je donc dit: Pour quand le commencement ?
Supposai-je, les calendes grecques comme état d'avancement,
Se lover donc sur son sort et se morfondre joie et gaieté,
De quoi grignoter les pépites de l'insomnie à satiété
Amère nostalgie...
Ma grand-mère, Septuagénaire. Ses rides commençaient à lézarder ses pommettes encore plantureuses, son sourire édenté qui produisait en moi une certaine euphorie, mais surtout la barre chocolatée qu’elle me tendait à chaque visite. Moi, tout jeune, les traits de visage dénotant de fraicheur, je l’embrassai goulument, je me permets effrontément de longues étreintes pour la remercier. A 20 ans, durant les quelques fois où je me souvenais d’elle, mon cerveau me projette automatiquement ce genre d’image. Machinalement, il a omis de se souvenir de sa longue descente aux enfers.
En effet, l’éléphant échappa de sa mémoire. L’Alzheimer l’attrapa. La remodela. La diabolisa. Empourpra son être. Comme un faible petit voilier perdu dans l’océan, et largué par d’impitoyables vagues venimeuses. C’était le venin ! Elle devint même le venin incarné. Pour un enfant de 10 ans, il était inconcevable qu’on puisse diaboliser un être, puisque l’humain n’est pas le diable.
La maladie l’avait effritée, ses traits perdirent de leur générosité et devinrent osseux. Son regard perdu et profond devenait insignifiant. Ses attitudes oscillaient de la bizarrerie jusqu’à la fatalité. Malgré que nous commencions à l’avoir dans le collimateur, elle déclencha une série de va-et-vient dans la pénombre de la nuit. Elle venait, se précipitait à ma porte. Elle y tambourinait si fort, criarde et presque même vindicative. Elle réussit tant bien que mal à l’ouvrir. La silhouette flanchée, les jambes et les mains flageolantes, elle avança en titubant vers mon lit qui exhalait encore le sommeil paradoxal. Et là, elle s’assit, et commença à sermonner « Aimez-moi ! Choyez-moi ! J’ai besoin de vous, de votre amour ! ». Cette nuit là, j’ai su que le venin a asséché tout amour, toute tendresse dans laquelle elle baignait depuis qu’elle avait vu le jour. J’ai su par logique, qu’il ne lui restait plus beaucoup de temps à vivre. Elle trépassa quant j’eus l’âge de 12 ans.
Vous vous demandez obstinément pourquoi j’ai attendu huit longues années avant de rédiger cet insignifiant récit, allez demandez plutôt combien il est dur de digérer cette disparition. Auquel cas, vous pourrez demander ensuite combien il est difficile de perdre le seul grand parent que vous avez pu connaitre.
Je t’aime.
Une Pensée à mes frères et cousins en l'écrivant.
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